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Retour sur le congrès « Horizons of Cancer Biology and Therapy » par Margaux Hubert

Retour sur le congrès « Horizons of Cancer Biology and Therapy » Lausanne, Suisse, 7-10 Septembre 2016 par Margaux Hubert, lauréate d'une bourse de voyage CFCD.

L’ISREC (Institut suisse de recherche expérimentale sur le cancer) a organisé à Lausanne en Septembre 2016 le symposium « Horizons of Cancer Biology and Therapy », faisant suite aux symposia “Hallmarks of Cancer” (2011) et « Mestastasis » (2014). Ce symposium offrait aussi l’opportunité pour l’ISREC de nous présenter le futur SCCL (Swiss cancer center of Lausanne) qui permettra d’allier l’expertise de multiples institutions : le CHUV (Centre hospitalier et universitaire de Lausanne), le réseau collaboratif Ludwig Cancer Research, la fondation ISREC, l’université de Genève, le SIB (Swiss institute of bioinformatics) ainsi que la fondation ISREC. Le regroupement de domaines et de connaissances du SSCL a également été une caractéristique du congès ISREC-SSCL.
Ce congrès représentait effectivement l’opportunité de connaitre les derniers résultats concernant la biologie des cancers et leurs thérapies, ainsi que de rencontrer un grand nombre de chercheurs en cancérologie de renom. Le programme a balayé toute la recherche sur le sujet, qu’elle soit fondamentale, translationnelle ou clinique. Les différentes sessions permettaient de mettre en lumière deux grands thèmes que sont l’immunologie des cancers et les thérapies ciblées : immunothérapies, inflammation, microbiome et initiation/progression des tumeurs, cellules souches tumorales, métabolisme tumoral, métastases, thérapies ciblées et mécanismes de résistance, génétique du cancer.
De nombreuses conférences traitaient des immunothérapies sur lesquelles reposent aujourd’hui de nombreux espoirs, en particulier les traitements anti-PD1/PDL1 ou anti-CTLA4 dans le mélanome. Antoni Ribas (Los Angeles, CA, USA) s’intéresse par exemple à la résistance au blocage de PD1 qui apparait chez 1/3 des patients et pour laquelle les causes restaient encore inconnues. Selon ses résultats, une infiltration de la tumeur par les lymphocytes cytotoxiques CD8+ est nécessaire pour répondre efficacement au traitement. Ces lymphocytes n’infiltrent plus les tumeurs des patients ayant rechuté et restent à la périphérie. L’analyse des mutations présentes dans l’ADN des cellules tumorales a permis de mettre en évidence l’apparition de nouvelles mutations dans les gènes JAK1 et JAK2 chez plusieurs patients. Ces gènes codent pour des protéines importantes pour la signalisation du récepteur à l’IFN-γ. Ce manque de réponse à l’IFN-γ pourrait donc être une des causes des résistances aux traitements visant PD1.
Thomas F. Gajewski (Chicago, USA) s’intéresse aussi aux réponses aux traitements d’immunothérapies (anti-PDL1, anti-CTLA4 et inhibiteurs d’IDO). Il développa le concept de promotion de l’inflammation intra-tumorale dans le cas des tumeurs non infiltrée avant le traitement. La voie Wnt/β-caténine a été identifiée comme oncogène responsable de l’exclusion immunitaire de ces tumeurs, soulevant ainsi la possibilité de développer de nouveaux outils pharmacologiques visant cette voie pour restaurer l’accès des cellules immunitaires à la tumeur. Il mis aussi l’accent sur l’importance de l’infiltration des tumeurs par les cellules dendritiques (DC) Batf3+ chez la souris (homologues des DC BDCA3hi chez l’Homme), nécessaire à la présence le LT CD8+ via leur synthèse de chimiokines comme CXCL10 et CXCL9. De nouvelles stratégies sont aussi développées pour engager la voie STING pour induire la production d’IFN de type I et l’activation de lymphocytes cytotoxiques par présentation croisée d’antigènes tumoraux par les DC.